Je suis de celles pour qui manger c’est beaucoup plus que s’alimenter. Manger c’est se faire plaisir, c’est se permettre une expérience agréable, une petite pause dans notre vie de fou.
Une chose est certaine, ce bonheur commence bien avant que les plats soient servis sur la table. C’est d’abord la lecture du menu qui titillera mon imagination et éveillera mon sens de la gourmandise. Ce sont les mots qui allumeront ma switch du désir. Et là je ne parle pas d’efforts poétiques un peu douteux comme dans une certaine émission de téléréalité culinaire (oui, je cite un membre de l’Académie française et je parle D’un souper presque parfait dans le même texte, c’est ça avoir une vaste culture :), mais bien de la mise en valeur des ingrédients qui composent un plat.
Je prends sincèrement plaisir (et beaucoup de temps) à lire le menu d’un bout à l’autre pour me laisser porter par les mots choisis par le chef pour illustrer le plat qu’il a concocté avec passion. J’aime m’imaginer à quoi ce plat ressemblera, comment il sera présenté, les couleurs, les saveurs, les textures.
J’apprécie lire des mots comme tataki de bœuf, tartare d’agneau, ceviche de doré, mousse de foie de volaille, crumble de noix.
Un menu joliment détaillé rend justice au travail en cuisine et à la finesse des produits choisis et servis.
Les Vilains Garçons ont donc totalement comblé la cérébrale en moi. Des mots, il y en a partout dans ce bistro sans prétention du Vieux-Hull. Les murs sont couverts des descriptions des nombreux petits plats, desserts, cocktails, vins (en importation privée à 99%) et bières (provenant pour la plupart de micro-brasseries québécoises). Tout cela m’a rapidement ouvert l’appétit. La table était mise pour une expérience gastronomique prometteuse.
Crédit-photo: Les Vilains Garçons
Nonobstant le bonheur que m’a procuré cette lecture, ma curiosité m’a poussé à opter pour le menu « découvertes » : 5 inspirations du chef pour 35$. C’est à mon sens un voyage gastronomique peu dispendieux. On m’avait pourtant dit qu’un passage chez Les Vilains Garçons était coûteux. La qualité des plats valait le prix payé. Je n’ai pas été choqué par la facture. Notez bien qui si vous optez pour le menu « découvertes » et que vous donnez carte blanche au chef, vous imposez aussi ce choix à votre tablée. C’est all in ou pas du tout. Avec un peu de diplomatie et de persuasion, je suis certaine qu’aucun de vos amis ne devrait se récuser du projet! Assurez-vous cependant d’avoir du temps puisque le service est assez long.
Je ne peux pas mieux expliquer qu’eux-mêmes en quoi consiste la cuisine du bistro des Vilains Garçons: « Inspirés par nos envies du moment, les aliments de la saison et notre audace culinaire, nous vous proposons chaque jour un nouveau choix de plats à déguster. Jamais pareil, immanquablement original.»
La présentation des plats est superbe. J’ai eu un coup de cœur pour les chorizos installés sur une petite corde à linge. La pieuvre grillée, une première pour moi, était parfaite. J’ai vraiment aimé la variété des plats riches en saveurs.
Crédit-photo: Les Vilains Garçons
J’ai particulièrement apprécié le dessert. Une belle assiette de fromage de chèvres crémeux, fondant sur la langue, servi avec une compote de bleuets. C’était léger et délicat, ce qui complétait parfaitement ce repas assez copieux.
L’ambiance conviviale, les plats recherchés et le grand choix de vins me motiveront certainement à revenir voir Les Vilains Garçons… une fois que j’aurai essayé la cuisine de son petit frère Les Vilains Pêcheurs!
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