Pour moi, rentrée rime avec marché car de la fin du mois d’août à l’Action de Grâces nos marchés débordent de produits frais et locaux. C’est littéralement mon moment préféré de l’année car, pour moi, mangez local est une de mes plus grande priorité.
Pourquoi?
C’est bon et c’est santé!
Non mais pour vrai là… Une grosse fraise de Californie en janvier ou bien une fraise bien mûre cueillie directement dans le champ par une belle journée chaude et ensoleillée de juillet? Les fruits et légumes doivent voyager en moyenne 2500 km avant d’atterrir dans nos assiettes. Conséquence: ils sont cueillis avant d’atteindre leur maturité. Ils finissent donc de mûrir dans des chambres de mûrissement ou dans des camions prévus à cette fin, durant le transport. L’impact? Ils perdent en qualité, en fraîcheur et en potentiel vitaminique. Nos produits locaux, quant à eux, sont cueillis à maturité et voyagent peu avant d’atteindre nos tablettes. Manger local permet de bénéficier d’aliments plus frais et de meilleur qualité.
L’économie local
Pour moi, c’est également un choix économique que d’encourager nos producteurs d’ici. Saviez-vous qu’au moment où je vous écris, la production et la récolte de fruits et légumes du Québec crée à elle seule plus de 20 000 emplois et permet à plus de 600 producteurs maraîchers de vivre de leur production et de leur récolte? Imaginez un instant… si chaque consommateur achetait annuellement 30$ de plus de produits québécois (moins de 0.60$ par semaine), c’est pas moins d’un milliard de dollars additionnel qui serait injecté dans l’économie locale en 5 ans.
Sans compter le lien que l’on crée avec ceux qui nous nourrissent tout en développant un sentiment d’appartenance au sein de la société. Et, bien sûr, le fait de favoriser les produits locaux et de soutenir notre agriculture garantit également notre souveraineté alimentaire.
L’environnement
Manger des aliments du terroir est une belle façon de poser un geste écologique tangible et tellement facile à intégrer dans notre quotidien. En consommant des produits cultivés près de chez nous et de saison, on réduit les distances parcourues par nos aliments et les impacts négatifs du transport sur l’environnement.
En vous référant au calendrier des récoltes, vous trouverez plus facilement, sur les tablettes, les produits locaux disponibles. Consommer des produits de saison est un choix écologique car, par exemple, produire des tomates du Québec en hiver, même si elles sont locales, est beaucoup plus énergivore que de les cultiver dans nos champs en saison. Nos terres agricoles produisent une grande diversité de produits, même en hiver: tous les légumes racines, betteraves, céleri, rutabagas, navets, topinambours, toutes les sortes de courges et de choux, sans oublier les oignons, patates, ail, poireaux, carottes, etc., profitez-en!
Bref, en consommant des produits d’ici, on gagne en nutrition, en fraîcheur, en économie et en saveur!
Comment?
À la fin du mois de juillet, j’ai été invitée par l’Association des producteurs maraîchers du Québec (APMQ) et leur porte-parole, la nutritionniste Isabelle Huot, à faire une tournée de presse visant à mettre en lumière les fruits et légumes de chez nous.
Les marchés
La plus simple façon de manger local est certainement les marchés publics. Il y en a littéralement partout, surtout en été. En plus, de remplir vos sacs de produits frais et délicieux vous allez faire connaissance avec des gens et tomber en amour avec eux et avec leurs produits! Oui, oui, de vraies personnes passionnées qui ont à coeur de nous faire plaisir! Celles-là même qui se lèvent chaque matin pour mettre leur savoir-faire à notre service.
L’APMQ regroupe plus de 350 producteurs maraîchers et une centaine de membres affiliés. Elle représente 80% de l’exploitation agricole du secteur maraîcher du Québec. En plus de favoriser le développement du secteur horticole québécois et de veiller à faire la promotion des fruits et légumes cultivés au Québec, elle gère trois marchés: La Place des Producteurs: un marché de gros pour les producteurs situé au Marché central, le Marché des jardiniers de La Prairie et le Marché public de Longueuil. Vraiment un gros coeur de coeur pour cette nouvelle adresse permanente située dans l’arrondissement St-Hubert. Ouvert 7 jours par semaine, on y retrouve toute une panoplie de produits et d’artisans locaux et le design a été confié à Pierre Thibeault, architecte québécois de renom que j’adore!
L’auto-cueillette
Quand je vous parle d’auto-cueillette, je sais que vous pensez tout de suite aux pommes et aux petits fruits. Mais ce n’est pas que ça. De plus en plus de fermes nous ouvrent leurs portes et nous proposent de l’auto-cueillette de légumes. Lors de cette tournée médiatique, nous nous sommes justement arrêtés au Potager Mont-Rouge à Rougemont pour cueillir des fraises. Mais on y retrouve également plusieurs variétés de tomates, du maïs, des poivrons, des piments forts, des aubergines, du basilic, des courges et des citrouilles. C’est fou! A cela s’ajoute un labyrinthe de maïs, une mini ferme et des jeux gonflables pour les enfants. C’est vraiment l’fun! J’ai tellement aimé que j’y suis retournée le week end dernier pour faire quelques provisions pour l’hiver!
Les entreprises québécoises
A l’épicerie, ouvrez l’oeil! Recherchez le logo d’Aliments Québec/Aliments préparés au Québec et vous découvrirez des producteurs de chez nous comme la Ferme Trudeau de St-Mathieu-de-Beloeil. Vous les connaissez, c’est certain! Depuis 1981, Gérard Trudeau, son épouse Françoise et leurs 2 fils produisent des fines herbes fraîches et différents légumes comme du kale, de la bette à carde, des betteraves, des bok choy et quelques autres. Ils produisent également différentes variétés de pestos et des purées de fines herbes fraîches en tubes. Et leurs produits sont disponibles à l’année grâce à leur terres situées au Mexique et en République Dominicaine où ils produisent selon les mêmes normes et avec la même rigueur que s’ils étaient produits au Québec. On aime!
Cuisinez et faites des provisions
Le mois de septembre est le mois des récoltes, profitez en pour faire des provisions! De mon côté, je n’y peux rien, c’est dans mes gènes. Je suis née dans une famille où les tomates en canne n’existent pas. Chez nous, depuis toujours, septembre rime avec conserve et durant toute mon enfance j’ai vu ma mère faire la confiture de fraises et les conserves de tomates. Alors, la tradition se poursuit. Tomates, cornichons, ketchup aux fruits, relish, poivrons rôtis sont, années après années, sur ma « to do list » de la rentrée. Conserves, marinades, confitures, congélation, déshydratation sont des façons simples d’économiser, de préserver les saveurs et les valeurs nutritives, d’éviter les aliments commerciaux transformés qui contiennent beaucoup trop de sucre, de sel, de colorants artificiels et d’agents de conservation et de manger local à longueur d’année. Vous ne me croyez pas? Vous vous demandez pourquoi se donner tant de trouble? Essayez le! Allez au marché, achetez 2-3 tomates et faites un pot de tomates en conserve. Ouvrez-le en janvier quand vous cuisinerez votre toute première sauce à spag. de l’année. C’est à ce moment là, en sentant et en goûtant le contenu de votre pot Masson que vous allez, de nouveau sentir l’été et goûtez le bonheur de manger frais et local!